Sortir de l’addiction au charbon ? Transition énergétique et pouvoir d’Etat en Afrique du Sud
Résumé
Since the 2008 crisis of the electricity system, the South African government is committed to an energy transition path by changing the primary energy mix and by modifying gradually the national system of power generation. The national Integrated Resource Plan, which embodies an unstable and periodically adjusted compromise, aims to promote an energy transition but without decreasing the weight of the minerals-energy complex (MEC), the structural basis of accumulation of the South African economy, and by maintaining the subordination of the energy system to the control and the interests of the central state.
Beyond the development of renewable energies, the government bets on technological innovations (clean coal) and on the diversification of fossil fuels (gas, shale gas), the nuclear option remaining discussed. Any exit of addiction to coal, which is also a key political resource for the ANC black elite, would be more than just a mere technical choice. Today, the « technopolitical regime » is called into question.
Depuis la crise du système électrique survenue en 2008, le pouvoir d’État sud-africain s’est engagé dans un chemin de transition énergétique, plus précisément dans un changement de la composition des sources d’énergie primaire permettant de modifier graduellement le système national de production d’électricité. Compromis instable et périodiquement ajusté, le plan national intégré des ressources prétend promouvoir une transition sans que le poids du ‘complexe minéralo-énergétique’, fondement structurel de l’accumulation sud-africaine, soit restreint et en subordonnant le système énergétique au contrôle et aux intérêts de l’Etat.
Au-delà de l’essor de filières non-carbonées, le gouvernement mise surtout sur des innovations technologiques (charbon propre) et sur la diversification des sources d’énergies fossiles (gaz, gaz de schiste), l’option nucléaire demeurant discutée. Toute sortie de l’addiction au charbon, qui est aussi une ressource politique essentielle pour les élites noires de l’ANC, engagerait bien plus qu’un simple choix technique et c’est en réalité le ‘régime technopolitique’ qui est aujourd’hui en cause.