La communication porte sur l’œuvre principale de Michel Psellos : la Chronographie, dont la construction est assez originale car elle a été manifestement construite en deux temps et en deux parties. La première, plus longue et, semble-t-il, plus travaillée, porte sur les règnes des empereurs byzantins de 976 à 1059. Le règne d’Isaac Ier Comnène (1057-1059), bien que court, est visiblement, selon les dernières études , le point d’aboutissement de la première partie. La seconde partie de 1059 à 1078, de Constantin X Doukas à Michel VII Doukas est différente dans sa construction. Le fait qu’elle soit moins travaillée est évidente à la lecture, elle correspond encore plus que la première à une galerie de portraits sans réelle organisation, seul le règne de Romain IV Diogénès connaît des développements construits (les campagnes de Romain IV Diogénès avant Mantzikert et surtout les agissements de ce dernier après sa libération par le sultan). Elle s’achève par un portrait de Michel VII Doukas et de ses parents qui, à vrai dire, fait encore plus « collage » que le reste de cette seconde partie : une lettre, un extrait de discours etc. Dans la 1ère partie de la Chronographie, l’échec des empereurs est un des thèmes principaux de Michel Psellos. Il met en avant la négligence des affaires financières de l’empire et en fait la cause principale des échecs impériaux. Il insiste en particulier sur les dépenses inconsidérées causées par les fondations de monastères impériaux. Dans la seconde partie, une autre batterie d’arguments apparaît : la négligence des affaires militaires et des dépenses nécessaires à l’entretien des armées. La synthèse se faisant probablement par un thème particulier : celui de l’importance des mauvais conseillers, surtout s’ils ne ressemblent pas à Psellos. Enfin, dernier problème, le règne de Michel VII Doukas (1071-1077), formé par Michel Psellos, cet empereur n’a pas laissé une trace inoubliable, même dans la Chronographie. Comment, cet empereur élevé selon les canons de la culture psellienne peut-il échouer ? Voilà résumée l’impasse dans laquelle se trouve Psellos à la fin de sa vie politique et dans son œuvre.