La non-demande comme analyseur de la pertinence de l’offre publique
Résumé
La question du non-recours a été mise sur différents agendas politiques en France, après d’autres pays. La mise en œuvre du plan gouvernemental de lutte contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale présenté en janvier 2013 et sa déclinaison dans les nouvelles Conventions d’objectifs et de gestion contractualisées entre l’Etat et les organismes sociaux, comme la prise en compte progressive mais volontaire du non-recours comme axe des politiques de lutte contre les exclusions menées par les CCAS/CIAS en attestent. Il s’agit d’éviter que des personnes ne bénéficient pas – qu’elle qu’en soit la raison – des droits et services, auxquels elles pourraient prétendre. Il est vrai que le phénomène a une ampleur supérieure à celui de la fraude aux prestations sociales qui pourtant occupe le devant médiatique (Odenore, 2013). Il s’agit ici de présenter quelques observations et réflexions sur l’une des formes du non-recours, la non demande. Elle questionne plus que les autres la pertinence des prestations sociales et des services collectifs non marchands. Ce texte rappelle d’abord les formes du non-recours. Puis il s’intéresse aux appréciations différenciées de la pertinence de cette offre publique et explique sur quoi elles portent. Il vise à montrer pourquoi on ne peut faire société sans apporter des réponses à la non demande.