À travers une analyse précise des images et en considérant, comme le spectateur de la fin du Moyen-âge et de la Renaissance, la mort du Christ en tant qu’évènement historique, cet article se propose de faire le point sur l’apparition, l’évolution et la fonction de la configuration iconographique montrant la Vierge évanouie, qui fait écart par rapport au texte biblique. Il résulte que, loin de supprimer la part de liberté accordée au peintre, l’Eglise de la fin du XVIe siècle tolère l’esthétisation du lien maternel dès lors qu’il permet de rendre à la Vierge Marie une place de choix dans l’économie du Salut.