Faces aux nouveaux enjeux du développement durable, l’intensification raisonnée des systèmes d’élevages est une voie allant vers l’augmentation de la production tout en minimisant les effets négatifs sur l’environnement. Au pâturage, cette intensification prend la forme d’un accroissement de la charge animale par hectare, ce qui n’est pas sans conséquences. En bovins allaitants, la contrainte porte principalement sur l’augmentation du rendement des prairies. Les solutions préconisées étaient l’augmentation de l’apport d’intrants (fertilisation, irrigation), et l’utilisation de fourrages à fort potentiel. Chez les petits ruminants, la principale contrainte est le parasitisme gastro-intestinal. Une des solutions est l’association avec des bovins. Des systèmes contrastés visant à évaluer les performances de production de ces systèmes ont été mis en place en unité expérimentale. Pour les systèmes bovins allaitants, une base de données (BDD) a été construite à partir du suivi d’un essaie conduit de 1999 à 2010 (Fanchone et al, 2012). Pour les systèmes mixtes bovins caprins, une autre BDD a été construite à partir d’un essaie conduit de 2007 à 2010 (Mahieu, 2013). La promotion de tels systèmes auprès des éleveurs nécessite l’évaluation conjointe de leurs performances de production et de leurs performances environnementales. L’analyse de cycle de vie (ACV) a déjà été utilisée pour effectuer l’évaluation environnementale de tels systèmes en milieu tempéré (Nguyen et al, 2012). Cependant, à notre connaissance, très peu de travaux sont disponibles en milieu tropical. Par ailleurs, les données IPCC en milieu tropical proviennent pour la plupart d’adaptation de données mesurées en milieu tempérés. L’ACV a été appliqué à ces deux systèmes. Les analyses se sont limitées aux portes des systèmes, l’unité fonctionnelle était le kilogramme de poids vif. L’inventaire s’est basé sur les BDD ainsi que les nombreux travaux analytiques menés localement sur ces systèmes. Les équations locales ont été privilégiées relativement à celles issues de la bibliographie tropicale. Les données de l’IPCC ont été utilisées en dernier recours.