Longtemps limitée à une clientèle spécialisée, l'agriculture biologique a acquis, cette dernière décennie, une image favorable auprès des consommateurs, industriels et politiques européens. Les crises alimentaires répétées et la méfiance vis-à-vis des organismes génétiquement modifiés ont conduit plus d'un quart des consommateurs à se tourner vers des produits issus de l'agriculture biologique (Sylvander, 2000). L'augmentation de la demande a attiré de nombreux industriels et acteurs de la grande distribution dont l'implication contribue à l'élargissement de la clientèle (Allard et al., 2000). De même, l'agriculture biologique a fait l'objet d'un soutien politique à l'échelle communautaire par l'adoption, dès 1991, d'une réglementation commune (Règlement Union européenne n° 2092/91 modifié par le Règ. UE n° 1804/99) et la mise en place d’aides au titre des mesures agri-environnementales (Règ. UE n° 1257/99), incluant un soutien à la conversion et à la production (pas appliqué en France). Plus récemment, le Conseil européen a reconnu l'agriculture biologique comme un mode de production à soutenir compte tenu de la combinaison d'effets écologiques, sociaux et économiques compatibles avec les nouvelles orientations de la politique agricole commune (EU Commission, 2002).