Cet article, co-écrit par une juriste et une sociologue, entend souligner le paradoxe entre les grandes réticences contemporaines vis à vis des revendications de droits de la personne à disposer de sa vie d'une part, et l'extraordinaire facilité avec laquelle la redéfinition des critères de la mort (acceptation de la mort cérébrale) a pu opérer dans les années 1960 sous la pression de la médecine transplantatoire. L'article apporte éléments empirique et réflexions sur l'évolution du contexte technologique et politique dans lequel la mort cérébrale est diagnostiquée aujourd'hui, et suggère qu'il est, de ce point de vue, plus fragile aujourd'hui qu'il ne l'était hier.