L’analyse statistique montre que, « toutes choses égales par ailleurs », les caractéristiques socio-scolaires des élèves ont une influence sur leur appréciation de la justesse des punitions reçues. Des « effets classe » et « effets établissement » sont aussi observés, mais ne sont pas nécessairement ceux attendus : c’est même dans le collège où les punitions sont les plus rares que la probabilité de ressentir l’injustice est la plus forte. Le sentiment d’injustice souvent associé à l’expérience de la sanction est lié à une représentation très contextualisée de la justice par les élèves, dépassant la question de la conflictualité scolaire. L’analyse contribue également à mettre en évidence des processus d’élaboration et d’application de la norme qui fondent les sentiments d’injustice des élèves.