Les représentations spatiales sont des supports iconographiques qui permettent de matérialiser et d’objectiver certains aspects du territoire. Elles peuvent avoir des formes diverses : cartes, croquis, ortho-images, animations… Les représentations spatiales ont différentes fonctionnalités (cognitives, relationnelles, opérationnelles, etc.) et peuvent être mobilisées à chaque étape d’un processus décisionnel, de la formulation du problème à l’évaluation ex post, durant le diagnostic, ou lors de l’analyse et le choix des scenarios (Lardon et al., 2001). Leurs capacités à décrire le territoire tel qu’il a été, est, ou pourrait être, en font des outils incontournables dans les projets de Gestion Intégrée des Zones Côtières (Cicin-Sain et Knecht, 1998). Partant de ce constat, la recherche en cours interroge les usages des représentations spatiales dans la mise en œuvre de la GIZC et plus spécifiquement dans la construction des décisions. Pour atteindre cet objectif, nous mobilisons la sociologie de la traduction (Akrich et al., 2006) qui s’intéresse aux conditions et ingrédients nécessaires à l’aboutissement d’un projet. Parmi ces derniers, les objets jouent un rôle important. Observer leur construction, leur circulation entre les acteurs et les modifications qui en découlent reflètent tant le contexte technique, social et culturel dans lequel ils évoluent que les fonctions qui leur sont attribuées. La sociologie de la traduction nous permet alors de comprendre comment les représentations spatiales participent à l’organisation des décisions en GIZC. La méthodologie retenue est double et doit permettre de répondre à deux questionnements : —La première interroge les usages des représentations spatiales par l’ensemble des chargés de mission du réseau GIZC coordonné par la Région Bretagne. Elle repose sur un questionnaire —La seconde interroge les processus de construction et de mise en circulation des représentations spatiales, et les points de vue qu’elles suscitent en situation d’usage. Elle prend appui sur une enquête qualitative. Les premiers résultats mettent en exergue des usages différenciés selon les territoires traduisant des objectifs et des acteurs hétérogènes.