Le point de vue des élèves sur une séquence d'accompagnement à l'écriture
Résumé
Notre recherche s’appuie sur les données collectées dans le cadre de la thèse de Claude Beucher (Beucher, 2010), dirigée par Claudine Garcia-Debanc et Jean-Louis Dufays, portant sur l’accompagnement de l’écriture à l’école primaire, au collège et au lycée. Le chercheur a observé sept classes et six enseignants français et belges, du primaire à la fin de l’enseignement secondaire, lors de huit situations d’accompagnement de l’écriture de fictions brèves, soit un corpus de 50 heures d’enseignement. A ces enregistrements de classe s’ajoutent des questionnaires qui ont pour fonction de faire préciser la perception du cours par les élèves, avec des modalités de réponse sous forme d’échelle de 1 (le moins positif) à 5 (le plus positif) et avec des entretiens semi-directifs anté et post-séances centrés sur les intentions et autoanalyses des enseignants. Ceux-ci sont complétés par des entretiens semi-directifs avec les élèves sur les difficultés qu’ils ont rencontrées lors de la séquence d’écriture et sur les réponses à ces difficultés qu’ont apportées les enseignants.
La communication est centrée principalement sur la mise en regard de la pratique d’Isabelle, professeur certifiée de lettres classiques, les incidences de cette pratique sur les brouillons de ses élèves (Fabre-Cols, 2002) et la perception qu’en ont ses élèves. Isabelle a été observée longitudinalement à trois reprises pendant l’année scolaire 2008-2009.
Notre contribution interroge la façon dont les élèves de collège se représentent les difficultés qu’ils ont éprouvées et les étayages enseignants qu’ils ont reçus lors de ces séquences d’accompagnement de l’écriture. Pour traiter ces questions, nous nous demandons au préalable quelle méthodologie mettre en œuvre pour nourrir ces observations et ces analyses, compte tenu de la subjectivité des élèves et de l’implicite présent dans toute recherche (COHEN-AZRIA & SAYAC, 2009). Nous confrontons ces déclarations d’élèves, orales ou écrites, à l’incidence effective de ces étayages sur les productions des élèves. Les observations des brouillons d’élèves convergent-elles avec les perceptions qu’en ont les élèves ? En quoi leurs perceptions et leurs productions diffèrent-elles de celles d’élèves d’autres niveaux d’enseignement en primaire et en fin de secondaire ?