Les recherches écologiques (Doyle, 1981) ont montré que les leçons sont structurées en différents segments temporels parmi lesquels la supervision active de l’activité des élèves représente une séquence d’importance majeure à laquelle les enseignants d’Education physique (EP) consacrent de 20% à 45% du temps d’enseignement (Siedentop, 1994). Cette étude, conduite dans le cadre théorique de l'anthropologie cognitive (Theureau, 2004), vise à rendre compte de la co-construction de l'activité et des savoirs de supervision de l’enseignant, ainsi que de leur caractère spatialement et temporellement structuré. Elle cherche à comprendre comment un enseignant d'Éducation physique expérimenté intervient en classe pour piloter l'activité des élèves et les faire apprendre ? Peut-on identifier différentes formes de supervision qui seraient communes aux enseignants et à différentes activités physiques et sportives (APS) ? Cinq enseignants d'EP expérimentés ont participé à l’étude : 10 leçons ont été analysées dans trois APS différentes (natation, football, gymnastique). Les données ont été recueillies à partir d'enregistrements audio-visuels de l’activité de l'enseignant en classe, et d’entretiens d'autoconfrontation post-leçon. Les résultats modélisent l'activité de supervision en quatre formes typiques d'activité par lesquelles tous les enseignants supervisent et corrigent les élèves pendant leur action : (1) un pilotage par observation silencieuse, sans intervention verbale ; (2) un pilotage par des corrections verbales de type Flash, (3) par Suivi, (4) et par Arrêt des élèves.