Pour une recherche au plus près des pratiques
Résumé
Les quinze dernières années ont vu naître un nouveau champ de recherche en STAPS : les Sciences de l’intervention. L’émergence et le développement de ce champ marquent l’identification d’une communauté scientifique organisée autour d’un objet fédérateur : l’intervention dans - et par - la motricité et les activités physiques, sportives et artistiques (APSA). Cette actualité renforce également la légitimité scientifique et sociale des Sciences de l’intervention au sein des recherches en Éducation Physique et en Sport. Les Sciences de l'intervention se sont constituées sur la base des recherches initiées par des chercheurs en STAPS fédérés en 2000 sous l'égide de l'Association pour la Recherche sur l’Intervention en Sport (ARIS). Cette association internationale francophone a pour ambition de contribuer, par la diffusion scientifique et la promotion des connaissances issues des Sciences de l’Intervention, à la recherche, au développement et à l’innovation de ce domaine. Le développement des Sciences de l'intervention au sein des STAPS peut s'expliquer par trois raisons majeures. La première concerne l'actualité des questions de professionnalisation au sein de l'Université française : un des enjeux contemporains est de connecter la formation universitaire académique en STAPS (e.g., les connaissances scientifiques, technologiques des APSA, institutionnelles etc.) avec le monde du travail (e.g., les métiers de l’intervention et pratiques, savoirs et compétences professionnelles). La seconde raison renvoie aux réformes structurelles et conceptuelles relatives à la mastérisation des métiers de l'enseignement, de l'éducation et de la formation. La troisième raison est liée à des révolutions conceptuelles qui animent la communauté scientifique, à savoir la pertinence limitée d'une conception appliquée et prescriptive de la recherche au bénéfice de la compréhension, de l’optimisation et de la transformation des pratiques. Dans ce cadre, les Sciences de l’intervention apportent leur contribution spécifique à l’étude de la motricité humaine et sportive, ainsi que de sa transmission/appropriation en milieu éducatif et sportif. Elles se distinguent alors nettement d'une visée applicationniste de la science, qui achoppe à restituer la complexité et le caractère situé des contextes.