Nous allons tenter de rendre compte d’une expérience ; expérience rendue possible par la formule même de cet atelier, dont nous avons inauguré la deuxième session. L’expérience est celle d’une rencontre, a priori improbable, entre un physicien-géologue et un politologue. Mais l’expérience n’est pas seulement celle d’une rencontre. Elle est, aussi, celle d’échanges multiples entre le tenant des sciences physiques et de la terre et le tenant des sciences sociales. De l’intérêt et de la fécondité de ces échanges nous faisons, à présent, le lecteur juge. Le motif de la rencontre est celui qui s’affiche dans l’intitulé même de cet atelier. Plus précisément, disons qu’il en va, chez l’un comme chez l’autre, d’une pensée soucieuse d’envisager d’autres modes de raisonnement que ceux que proposent les canons de leurs disciplines respectives ; et que le mobile de la rencontre a trait à la problématique du temps. Cette problématique touche, pour le physicien-géologue, à la notion même du temps, à la catégorie du temps. Cette problématique ne se rapporte pas tant, pour le politologue, à la catégorie du temps, qu’aux échelles de temporalité sur lesquelles il est tenu de placer l’objet qui est le sien. Le temps imparti au politologue est celui de la chose publique en train de se faire, soit le temps dit présent ou encore le temps dit de l’actualité. La rencontre eut pour « lieu commun », ou point médian initial, la problématique des échelles de temporalité que sont amenés à construire ou à utiliser le géologue comme le politologue.