A partir des perceptions des salariés, nous examinons dans cette communication, les diverses expressions de tensions liées aux « fractures numériques » (encore dénommée « digital divide » dans sa version anglo-saxonne) en exploitant le cas d’une grande organisation publique française. Est ainsi étudiée une population spécifique de salariés composant ici la catégorie des « empêchés-exclus » : ils sont non-utilisateurs ou utilisateurs occasionnels de l’intranet, et ne possèdent pas pour la grande majorité d’entre eux de postes informatiques attitrés. Dans cette entreprise, la faiblesse d’infrastructure de connexion à l’intranet peut être logiquement une première explication du non-usage. L’appréciation de cette fracture interne, par les salariés, va dévoiler toute la charge psycho-politique attachée à ce qui est jugé comme une discrimination hiérarchique et une perte de capital symbolique. Dans ce cadre, et alors que les messages de l’organisation tendent à positionner l’intranet comme un outil de travail incontournable et un pivot du dispositif d’information et de communication, nous étudions l’hypothèse d’une montée en exigences voire d’une nouvelle forme de conflictualité, nourrie par la perception d’une inégalité d’accès imposée par le management.