Nous assistons à une importante croissance de l'esthétique et du patrimoine dans le processus de construction de l'urbain. Le patrimoine mondial de l'UNESCO est devenu un label très recherché et convoité, qui doit accompagner et consacrer cette mise en communication esthétique. Ce processus est inégal et ne touche pas les espaces urbains de la même manière, les délaissés urbains et quartiers d'exil perdurent. Cela étant, le processus diffus de valorisation patrimoniale est parallèle au développement d'une offre culturelle renouvelée et à la création d'événements festifs sur l'espace public. Ce phénomène n'a cessé de croître depuis une trentaine d'années. Plus rien ne semble au premier abord résister à l'inflation patrimoniale et à l'offre esthétique; certaines cités d'habitats sociales semblent même touchées par ce phénomène. La notion de patrimoine dépasse désormais le simple fait de la protection et de la conservation. Elle apparaît aujourd'hui comme un révélateur pertinent de compréhension de la construction de la valeur, des imaginaires, des dynamismes et des hiérarchies au cœur de l'urbain.