Dans le cadre d’une analyse intégrée de biomarqueurs moléculaires, depuis leur site de production (dans les sols) jusqu’à leur archivage (dans les sédiments lacustres), une série sédimentaire de 19 m, couvrant les 6700 dernières années, a été prélevée au centre du Lac d’Aydat (Puy-de-Dôme). Elle a été soumise à une analyse multi-paramètres : mesures physiques (densité, susceptibilité magnétique, XRF), analyse Rock-Eval, analyse pollinique, biomarqueurs moléculaires. Les données disponibles permettent de mettre en relief l’impact prépondérant du climat sur le détritisme arrivant au lac jusqu’à l’époque gallo-romaine. Depuis cette période, les activités anthropiques semblent être la principale cause de l’évolution du détritisme, et mènent à l’apparition de fréquents et récurrents dépôts de crues depuis environ 1100 ans. Des assemblages moléculaires caractéristiques d’occupations de sols contrastées (prairies / pâtures et forêts de conifères) et définis lors d’une étude antérieure ont été globalement retrouvés dans l’archive sédimentaire. Un nouveau biomarqueur moléculaire, le canabinol, d’intérêt paléoenvironnemental, archéologique et caractéristique de la culture du chanvre, a également pu être mis en évidence au sein de l’archive sédimentaire. Couplés à l’analyse pollinique, les assemblages moléculaires ont permis de formuler des hypothèses sur les usages anciens des sols et les successions végétales, parfois confirmées par des documents anciens. Ainsi, cette étude prouve le potentiel des biomarqueurs moléculaires pour les études paléoenvironnementales visant à retracer l’évolution des activités anthropiques.