En Europe occidentale et centrale, l’Holocène a connu plusieurs périodes d’instabilités de versant chroniques liées aux conditions climatiques. Le Tardiglaciaire et la transition avec le Boréal sont des périodes d’instabilités importantes liées à la fonte du pergélisol et à la décompression glaciaire dans les milieux alpins. Depuis une quinzaine d’année, le Subboréal est également reconnu pour connaître un regain d’activité gravitaire. Les glissements de terrain étant sensibles aux conditions d’humidité et d’imbibition du sol (entre autre), la présence de forte densité temporelle d’instabilités peut être le signe de période à bilan hydrique excédentaire.Le bassin versant de la Laussonne et ses périphéries (sud-est du bassin du Puy-en-Velay) présente d’importantes densités de paléoglissements de terrain jalonnant les escarpements basaltiques. Quatre paléoglissements ont été investigués par des approches combinées (géologie, géomorphologie et géophysique), datés par C14 AMS et un glissement a fait l’objet d’une étude palynologique.Les dates obtenues placent 3 glissements dans le Subboréal, période localement corrélée à un rafraîchissement du climat dans un contexte restant humide (maximum d’extension d’Abies et Fagus). Cette configuration climatique est cohérente avec un bilan hydrique excédentaire favorable à l’initiation ou à la réactivation de glissements d’ampleur. Cependant, de par sa position géographique aux confins des domaines climatiques atlantiques et méditerranéens et de par la forte influence montagnarde liée à l’altitude, l’hypothèse d’une majoration des épisodes cévenols lors de cette période reste ouverte.Finalement, la présence de ce cluster temporel de glissement au Subboréal semble bien être un marqueur des changements de conditions environnementales liés à la modification du bilan hydrique régional.