Comme Michel Serres en parle dans "petite poucette" nous vivons une 3ème révolution : le passage de l'imprimerie au numérique bouleverse tous les domaines de notre société, y compris la formation. La connaissance est disponible à tout moment à portée de pouce, nous sommes entrés dans une société de la connaissance. La façon d'apprendre évolue donc, le professeur n'est plus le seul sachant. L'omniprésence des réseaux (Wifi, 3G et maintenant LTE) ouvre les fenêtres des établissements de formation. Les étudiants comparent en direct ce que présente le formateur avec des ressources librement accessibles sur YouTube, iTune U, OpenCourseWare, ... Ils prennent des notes à plusieurs et échangent avec leurs pairs sur les réseaux sociaux, peuvent dialoguer avec des experts, des professionnels. L'apprentissage du début du 21ème siècle se fait en réseau. Télécom Bretagne s'approprie cette révolution depuis plusieurs années en menant une politique active de soutien à l'innovation pédagogique qui inclut les aspects numériques. C'est ainsi que deux expérimentations ont démarré dès 2012 autour des MOOC, l'une ciblant un changement de paradigme pédagogique au travers d'un MOOC connectiviste ITyPA (pour Internet Tout y est Pour Appendre) et l'autre ciblant la faisabilité de retranscription sous forme de MOOC d'un cours existant, sur les réseaux mobiles en l'espèce. Ces deux cours en ligne ont démontré l'intérêt de ces nouvelles formes de cours d'un point de vue pédagogique. Mais au-delà de l'expérimentation, les MOOC constituent une forte accélération de l'introduction du numérique dans l'enseignement supérieur. Il est rapidement apparu que si une école pouvait porter quelques MOOC, sa dimension est insuffisante pour pouvoir vraiment tirer parti d'une telle lame de fond. Appartenir à un groupe tel que l'Institut Mines-Télécom permet de changer d'échelle, de bâtir une stratégie commune et de se donner les moyens de développer une offre incluant le partage de MOOC entre établissements, et des cours vers des publics extérieurs. Télécom Bretagne a ainsi pu renouveler ses premières expérimentations et participe à 3 MOOC sur la plateforme France Université Numérique sous la bannière de l'Institut Mines-Télécom, qui accueillent chacun plusieurs milliers d'inscrits. Participer à une initiative comme France Université Numérique permet de bénéficier d'un second niveau de collaboration, tant pour l'accès à la plateforme et la publicité des cours, que le partage d'expérience et la formation. Dans tous les cas, l'initiative de MOOC vient des enseignants, et se monte en équipe, avec un soutien technique et méthodologique. Il est donc indispensable d'informer et de susciter la participation. Là encore la collaboration inter-établissements présente des intérêts évidents. L'éclosion de nouveaux projets permet à chaque fois d'explorer de nouvelles modalités et/ou opportunités en termes de débouchés. La stratégie est donc à la fois exploratoire et opportuniste, mais surtout collaborative. En effet si l'apprentissage du début du 21ème siècle se fait en réseau, il apparait clairement que nous devons apprendre à mettre en place des formations de manière collaborative, entre enseignants, mais aussi entre écoles.