Au cours du XXe siècle le cadre en peinture, et la fenêtre en architecture se dématérialisent pour disparaître totalement. Dans l'espace construit, la paroi de verre toujours plus grande se substitue à la fenêtre. Le mur, comme surface fermée et stable, qui jusque-là structurait l'espace du regard, n'agit plus comme une limite entre l'espace intérieur et l'espace extérieur, mais propose au regardeur/usager, une continuité. Cette fusion des échelles, depuis celle de l'habitat, à celle de la ville et du grand paysage, mais aussi le passage ininterrompu entre l'intime, le privé, et le public, impliquent que le regardeur/usager participe à l'espace et par cela, qu'il remette en question son rapport même à l'espace et au contexte. La surface, en devenant un écran, fait de l'individu un spectateur du monde et l'inscrit dans sa dynamique. En nous appuyant sur l'analyse de l'œuvre "From Boullée to eternity" réalisée par l'artiste Américain Dan Graham en 2006, et sur l'étude de la villa Lemoîne conçue en 1998 par l'architecte Néerlandais Rem Koolhaas, nous proposons d'aborder la question de la déstabilisation de l'œil et du corps face à la surface de verre très présente dans la pensée contemporaine de l'espace, et des effets de ces dispositifs sur l'individu.