Ce chapitre d’ouvrage examine la consistance de l’interaction comme objet sociologique, à partir des analyses de Georg Simmel, Herbert Blumer et Erving Goffman. Pour cela, il s’interroge sur l’extension du domaine des objets sociologiques : doit-on considérer que toutes les actions réciproques engagées par les partenaires d’un échange sont porteuses d’une dimension sociale ? Et si oui, en quel sens ? À partir du critère durkheimien de la contrainte comme signe distinctif du caractère social d’un phénomène, il devient possible d’examiner les structures normatives dans lesquelles s’insèrent les interactions : oblitèrent-elles ou non leur dimension active ? Leur détermination peut être comprise selon des modalités diverses qui engagent des épistémologies divergentes, depuis l’individualisme jusqu’au holisme méthodologiques. Je plaide in fine pour un interactionnisme réaliste.