Deux études de cas permettent de dégager l'influence sur l'activité lectorale des élèves d'un des critères qui permettent de décrire un questionnement magistrale : la place de la question. Dans l'une des deux séances observées, la question est posée au début du travail ; dans l'autre séance, elle est posée dans une phase conclusive. Dans la première séance, elle manifeste la dissymétrie entre la compétence du maître et celle des élèves ; dans la seconde, elle apparaît comme la formulation synthétique d'un questionnement des élèves. Dans le cas où la question ouvre le travail, l'objectif qui est implicitement assigné à l'effort des élèves semble une conformation aux effets programmés par le texte et actualisés par le commentaire qui se construit avec le guidage de la maîtresse. Dans le cas où la question émerge à la fin de la séance, la lecture apparaît comme une élaboration lentement négociée dans les va-et-vient entre réceptions subjectives et interprétation collective. Deux conceptions de la littérature à l'école se font jour : 1) l'œuvre est un objet déjà constitué auquel les élèves doivent accéder, 2) l'œuvre se présente comme un objet à construire à travers de multiples explorations.