La congrégation bénédictine de Saint-Vanne et de Saint-Hydulphe, née en 1604 et héritière des conceptions bénédictines sur la lectio divina et la lectio spiritualis, s'est dotée très rapidement de directoires qui placent la pratique de la lecture au cœur de la spiritualité du cloître. Pour cette raison, elle fait l'objet d'un enseignement particulier dans les noviciats. Les jeunes religieux, sous la férule du maître des novices, apprennent à limiter leur curiosité pour les livres, à alterner lecture et méditation selon un rituel particulier et à fonder leur rénovation personnelle sur un choix restreint de livres, même si, au début du XVIIIe siècle, les novices ont la possibilité d'explorer un territoire spirituel plus vaste et plus varié. La lecture ne fonde pas la prière, elle est requise comme un mode d'apprentissage des obligations du cloître et de l'observance monastique. Elle est requise, de manière purement didactique, comme un mode de normalisation des individus et des gestes au sein de la Congrégation.