On saisira ici l'occurrence d'une étude sur les territoires de la " villa " du périurbain entre Aix et Marseille pour montrer le caractère ténu de ses liens avec la ville. Son installation à l'écart de la ville résulte d'un choix résidentiel qu'ont rendu encore plus viable les performances accrues de la mobilité. Mais cette maison apparemment isolée est plus rattachée à la ville qu'elle ne l'a jamais été. La vie du monde y pénètre de manière virtuelle et le rend plus présent à l'esprit de ses habitants. Cette virtualité leur offre par ailleurs un recul qui leur permet de réaliser leur relation au monde d'une manière plus volontaire. Mais, pour ce faire, il leur faut assurer le transport d'un corps qui n'accédera à ces destinations, pour certaines imposées et pour d'autres choisies, qu'au prix d'une auto-mobilité inégalement disponible. Dans ces échanges arrivent à se construire des territoires d'échelle variable, allant du péridomestique à l'hypométropolitain, qui font apparaître l'intensité des liens entre la maison et les lieux urbains denses. L'ardente fréquentation de ces derniers montre en quoi l'habitabilité attendue de la ville en fait aussi une grande maison.