Mojo et Mickybo se partagent les répliques dans cette pièce en un acte de Owen McCafferty. Mojo, le narrateur, se souvient de l'été de ses 10 ans à Belfast, ville anéantie où violence et désordre régnaient en maître. Alors que sa seule préoccupation était de jouer au cow boy avec son nouvel ami Mickybo, il fut vite rattrapé par les Troubles nord-irlandais. Les deux enfants, malgré eux, furent impliqués dans les confrontations qui balayaient la capitale ulstérienne. Bien qu'amis au début de la pièce, ils finissent en ennemis, comme forcés par leur entourage. Owen McCafferty propose ici une nouvelle version de la question nord-irlandaise. Ecrite en 1998, publiée en 2002, sa pièce offre un point de vue post-accord du Vendredi saint sur les Troubles. Le dramaturge né à Belfast aborde le sujet des affrontements entre Républicains et Loyalistes, entre catholiques et protestants, mais la façon dont il envisage d'en parler diffère de celle que d'autres auteurs, également nord-irlandais, avaient choisie précédemment. Si Michael Parker, dans son ouvrage "Northern Irish Literature 1975-2006, the Imprint of History", a écrit " a new generation of writers has emerged, one which is beginning to reshape the contours of Northern Irish literature ", (225) il convient alors de s'interroger sur les indices qui permettent à cette pièce de s'inscrire dans un mouvement typique du théâtre nord-irlandais de la fin du 20ème siècle. Il s'agira aussi d'examiner et étudier ce qui fait de cette pièce une œuvre nouvelle, post-moderne, peut-être annonciatrice d'un nouveau courant littéraire. Pour mener à bien notre réflexion, nous nous pencherons plus particulièrement sur trois analyses : la représentation du conflit, le jeu des acteurs et l'empreinte de l'auteur.