Les langues de Nouvelle-Calédonie présentent une grande variété d'ordres et de structures actancielles: VOS (dans le Nord et en iaai, Iles Loyauté), VOS ou SVO (Centre), SVO (Sud). L'ordre VOS est toutefois majoritaire, c'est aussi l'ordre reconstruit en proto-néo-calédonien. Ces langues ont aussi des structures diverses: ergative, accusative ou mixte, selon le type d'actant (nominal ou pronominal) ou selon le temps et l'aspect (Iles Loyauté). Des points communs apparaissent toutefois: l'existence d'un contraste ± actif (ou statif) et l'absence de passif, qui est relayée par d'autres types de variations de diathèse. Les rapprochements esquissés avec d'autres langues austronésiennes montrent qu'en dépit de l'extrême variété de leurs structures d'actance, les langues de Nouvelle-Calédonie s'intègrent bien dans le cadre austronésien. Outre le fait que le contraste fondamental oppose l'actif au statif/inactif plutôt que le passif à l'actif, on note une forte corrélation entre les structures actancielles, l'ordre des termes, le choix d'une relation centrale entre le verbe et un actant selon l'aspect (± perfectif, aoristique) et le degré d'affectation ou la définitude du patient, l'indéfinitude étant marquée syntaxiquement par la coalescence ou la périphérisation du patient. Ces faits sont associés à des variations de marque casuelle et de morphologie verbale, avec des suffixes ‘transitifs' ± déterminés, exprimant une transitivité ‘forte' ou ‘faible' qui marque soit l'orientation du verbe vers le patient, soit un patient récessif.