Les variations spatiales et saisonnières de l'abondance, la production de biomasse et l'activité hétérotrophe potentielle (mesurée par incorporation du 14C-glucose) du bactérioplancton, sont examinées dans un lac-réservoir vieux de seulement 1 an (le réservoir de la Sep, Puy-de-Dôme, France), en relation avec la température, les teneurs en chlorophylle a et la production primaire (PP). Les variables biologiques retenues présentent des valeurs qui nous ont amené à considérer le réservoir de la Sep comme étant un réservoir de type oligo-mésotrophe. Les fluctuations spatiotemporelles des variables bactériennes se sont revélées comme étant la conséquence du couplage entre, d'une part, l'évolution saisonnière et notamment thermique du réservoir et, d'autre part, la disponibilité en ressources. En effet, un total de 40% de la variance observée pour la densité et l'activité bactériennes s'expliquerait par ce couplage, dont 14% par la température et 26% par la chlorophylle a ou par la production primaire. L'établissement d'un budget en carbone a indiqué que entre 4 et 126% (moyenne = 20%) de la production primaire ambiante transite par la boucle microbienne, via la production de biomasse bactérienne qui peut ainsi représenter, occasionnellement, une source importante de carbone pour les maillons trophiques supérieurs.