Introduction.- La corpulence représente un facteur de mauvais pronostique dans le cancer du sein. Cependant, l'association entre corpulence et récidive controlatérale d'un cancer du sein reste peu étudiée. L'obésité représente un facteur de risque pour les cancers du sein post ménopausiques. Nous nous proposons d'étudier l'association entre la corpulence et la récidive controlatérale du cancer du sein. Méthodes.- Nous avons constitué une cohorte de femmes atteintes d'un premier cancer du sein non métastatique d'emblée. La corpulence était mesurée au moment du diagnostic à l'aide de l'indice de masse corporelle opposant les patientes corpulentes (en surpoids ou obèses) aux autres. Des analyses de survie ont été menées tout en vérifiant l'hypothèse des risques proportionnels. Résultats.- La population étudiée était constituée de plus de 15 000 femmes dont l'âge moyen était de 54 ans. Le délai médian de suivi était de 10 ans, le recul maximal était de 24 ans. Il existait une augmentation significative des cancers du sein controlatéraux parmi les femmes ayant un indice de masse corporelle audelà de 25 kg/m2. Cette association était dépendante du temps : l'augmentation des récidives controlatérales parmi les femmes corpulentes était significative seulement à partir de la dixième année de suivi. Entre 10 et 24 ans de suivi, l'hypothèse des risques proportionnels était vérifiée. Le risque relatif ajusté sur les facteurs de risques communément admis pour le cancer du sein controlatéral était de 1,50 (1,21-1,86), p = 0,001. Discussion/Conclusion.- Les femmes corpulentes ont une augmentation du risque de second cancer du sein à long terme. Dans un contexte de progression du surpoids, de la prévalence et de l'incidence du cancer du sein, cette problématique ne peut que concerner de plus en plus de femmes. Les interventions diététiques, l'exercice physique régulier et le contrôle du poids peuvent être privilégiés pour améliorer le pronostic des femmes à risque.