Les infections à Papillomavirus Humain sont incriminées dans la quasi-totalité des cancers du col de l'utérus chez la femme. En France, 3400 nouveaux cas de cancer du col utérin et 1000 décès par cancer du col ont été estimés pour l'année 2000. Depuis la mise sur le marché récente de deux vaccins, une réduction de l'incidence de ces infections et des cancers du col de l'utérus est attendue. L'utilisation de modèles mathématiques permet de comparer différentes stratégies vaccinales et de retenir celles qui ont un rapport coût/efficacité optimal. Nous avons développé un modèle dynamique de transmission hétérosexuelle des infections à Papillomavirus Humain pour les sérotypes 6/11/16/18 qui sont couverts par le vaccin quadrivalent. Un modèle déterministe de type Susceptible-Infecté-Susceptible a été utilisé avec stratification selon le genre et le sérotype. L'immunité procurée par la vaccination est prise en compte. La sensibilité des prédictions du modèle a été évaluée par rapport à l'incertitude des paramètres. Trois scénarios de vaccination ont été comparés en considérant les prévalences des infections à Papillomavirus obtenues. L'analyse de sensibilité a mis en évidence l'importance de l'imprécision des durées d'infection des différents sérotypes d'infection à HPV sur les prédictions du modèle. La modélisation de la transmission des infections à HPV a permis de comparer l'efficacité potentielle de 3 scénarios de vaccination. La vaccination de la moitié des hommes entrant chaque année dans la population sexuellement active donne les mêmes résultats qu'une large couverture vaccinale (90%) des femmes entrant dans la population sexuellement active. Nos résultats montrent que l'introduction de la vaccination des jeunes garçons peut être motivée par une faible couverture vaccinale atteinte pour les jeunes femmes.