Le testament de Grégoire organisa six prix à décerner par concours, dont les sujets devaient mener à une réflexion sur le despotisme, la servilité, les libertés, l'égalité, thèmes révélateurs des combats qu'il a menés. Si ces concours, guère connus, n'ont malheureusement pas tous été à la hauteur des aspirations de l'abbé, le prix relatif aux moyens de combattre le préjugé de couleur fut l'occasion d'ouvrir un large débat et relança le mouvement abolitionniste français. Le thème consacré à la réflexion philosophique et politique sur les moyens de détruire le préjugé racial a permis un vaste débat au sein du mouvement abolitionniste français, au tournant des années 1840. De cette émulation suscitée par le concours, plusieurs mémoires ont été rédigés dont deux ont été publiés (Linstant et Schoelcher), mettant ainsi à la portée du public les arguments mis en avant pour vaincre le préjugé qui ravalait encore les Noirs à un rang inférieur au sein de l'espèce humaine. Le concours Grégoire forme un maillon déterminant dans la longue chaîne des abolitionnistes, un intermédiaire entre les générations, reliant les Amis des Noirs des années 1780 aux futurs acteurs de 1848.