Introduction : La technique thermographique infrarouge différentielle utilise le rayonnement infrarouge émis par la peau pour détecter, de façon non invasive et sans contact, les températures et leurs variations. Elle permet ainsi d'analyser les propriétés pharmacodynamiques (vasoconstriction) des dermocorticoïdes.

Matériels et méthodes : La carte thermique (thermogramme) cutanée a été enregistrée en temps réel à l'aide d'un système de détection de rayonnement infrarouge. Un test d'application unique sur un temps court, sans occlusion, et un test classique de blanchiment cutané après occlusion ont été réalisés. Un traitement par soustraction d'images a facilité l'analyse thermographique de l'effet des dermocorticoïdes des quatre classes d'activité sur peau saine.

Résultats : Nos résultats montrent, après une application unique sur un temps court, sans occlusion, des différences de température dans les 3 premières heures selon les corticoïdes. Le dermocorticoïde de classe II étudié en crème a provoqué un refroidissement plus intense que les autres dermocorticoïdes. L'effet de blanchiment cutané a été plus marqué pour les dermocorticoïdes de classe I et II et n'a pas été détecté pour celui de la classe IV.

Discussion : La possibilité de soustraire les thermogrammes les uns des autres permet d'exploiter le concept de différentielle d'images. Des différences évolutives de température après application unique, sans occlusion, de dermocorticoïdes sont mises en évidence dès les 3 premières heures. Ceci pourrait correspondre à des différences de puissance alors que le test classique de vasoconstriction n'étudie la blancheur cutanée induite qu'à partir de la 6 e heure. Pour le test de blanchiment cutané, les résultats de cette première étude sont insuffisants pour apporter une interprétation précise qualitative et quantitative. L'intérêt de la technique thermographique infrarouge différentielle est d'être une méthode quantitative, ne nécessitant pas de contact avec la peau, permettant un enregistrement continu en temps réel. Elle est plus sensible que la thermographie infrarouge classique. Elle a permis de réaliser une étude évolutive objective de l'action des dermocorticoïdes.