L’ajout, au moins dans son existence conceptuelle, présuppose une antériorité. En cela, il peut être rapproché du prédicat second, qui est soumis à l’existence d’une prédication de rang supérieur, qui exprime un contenu phrastique à l’intérieur même de la phrase, en dépit de son apparente intégration syntaxique (voir entre autres Mélis, 1988, et Furukawa, 1996), et qui décrit aujourd’hui un des modes de fonctionnement du système appositif (Forsgren ; 1991, Neveu, 1998, 2000a, 2000b). Ajouter, dans cette perspective, ce n’est pas tant accroître, dire en plus, que révéler l’existence d’un énoncé comme base, c’est-à-dire comme matrice, comme primitif formel et sémantique, et manifester par conséquent la présomption de l’incomplétude informationnelle de cette base. Ainsi, la problématique appositive rencontre-t-elle inévitablement la notion d’ajout. On tentera donc d’évaluer la pertinence de cette notion à la lumière de la problématique appositive, en traitant plus particulièrement la question de la place du détachement dans l’énoncé, et en considérant le problème des niveaux de l’analyse linguistique posé par ces constructions. Il s’agira également de voir si à la secondarité formelle de l’ajout correspond une secondarité sémantique et pragmatique.