Le programme de recherche avait deux principaux thèmes d'étude : 1) l'influence de l'imagerie mentale dans les processus d'improvisation en danse ; 2) le rôle des référentiels sensoriels dans l'apprentissage des mouvements et notamment des mouvements dansés. L'improvisation tient une place importante dans les courants de danse contemporaine. On retrouve cette orientation vers l'improvisation en théâtre et en musique jazz. L'improvisation semble favoriser l'instantanéité, la mobilité de la pensée et donc la mobilité sociale, éléments très importants dans notre société moderne. Cependant, les processus d'improvisation ont été très peu étudiés scientifiquement jusqu'à présent. La compréhension des processus psychologiques et des mécanismes neurophysiologiques qui sous-tendent l'improvisation et l'élaboration de méthode d'apprentissage permettant le développement des capacités d'improvisation représentent donc un enjeu de société qui nous paraît important. L'imagerie mentale et le référentiel sensoriel utilisé dans le contrôle et la visualisation mentale des mouvements nous paraissent être des éléments déterminants dans le développement de ces capacités. C'est pour cette raison qu'une partie de l'étude, présentée ci-dessous, porte sur l'utilisation des informations sensorielles au cours de l'apprentissage de mouvements de danse. Bien que les travaux de recherche n'aient pas pu avancer aussi rapidement que nous l'aurions souhaité, nous pouvons aujourd'hui faire état des principaux résultats suivants : 1. L'imagerie mentale facilite l'improvisation en danse. Cela suggère que la méthode d'encodage en mémoire des mouvements dansés est importante dans sa réutilisation en situation d'improvisation. 2. Chez des sujets novices (ne présentant pas d'expertise liée à une pratique sportive intense), la réalisation de mouvements de nature morphocinétique s'améliore suite à un programme de pratique mentale utilisant une imagerie proprioceptive alors que la réalisation de mouvement de nature topocinétique ne s'améliore pas suite à un programme de pratique mentale basée sur les indices visuels. Chez des danseurs professionnels (entre 5 et 15 ans de pratique), l'amélioration de performance suite à un apprentissage par pratique mentale est indépendante des styles d'imagerie utilisés et des caractéristiques des tâches apprises (i.e., morphocinétique ou topocinétique). Le projet cognitique « Art et cognition », avaient également pour objectifs la création de relations pérennes de réseaux et de partenariats interdisciplinaires. Notre laboratoire a ainsi participé au développement du réseau « Arts et Sciences », piloté par la MSHS de l'Université de La Rochelle, sur le thème du « Mouvement dansé ».