En s'appuyant sur les résultats des actions C.1 à C.3 du programme OSR6, ce rapport a permis (i) de mettre en lumière les retours d’expérience des opérations de réinjection sédimentaire menées sur le Rhône, et (ii) de formuler des recommandations opérationnelles pour la mise en œuvre des futures opérations de restauration. Les éléments abordés concernent : (a) la mobilité des sédiments réinjectés, (b) les volumes et la granulométrie des matériaux à réinjecter (ainsi que la fréquence des éventuelles répétitions des réinjections), (c) la localisation des sites de réinjections et leur répartition longitudinale, et (d) les indicateurs de succès en termes de réponse écologique potentielle (diversification des habitats) et de pérennité (vitesses de transfert, temps de résidence de la charge introduite dans le RCC, colmatage des substrats). Les résultats acquis indiquent que les réinjections sédimentaires devraient être bénéfiques pendant plusieurs décennies dans les Vieux-Rhône qui ont été concernés par ces opérations. Outre la bonne mobilité des sédiments réinjectés, le panache initial de galets/graviers a tendance à se fragmenter en plusieurs zones de plus fortes concentrations, favorisant une diversification des habitats aquatiques et terrestres. Toutefois, de nouvelles réinjections s'avèrent être localement nécessaires. Pour pouvoir atteindre les objectifs de restauration de la dynamique sédimentaire et de diversification des habitats aquatiques, il est recommandé d’augmenter la fréquence des réinjections ou le volume de la première réinjection (2-5 fois la capacité annuelle de charriage), sous réserve des contraintes réglementaires, des risques d'inondation (augmentation inhérente de la ligne d'eau) et de la faisabilité opérationnelle (coût, bilan carbone des travaux). Les retours d'expérience en termes de localisation des sites de réinjections montrent qu'il est nécessaire de bien définir les objectifs des opérations de réinjection au préalable des travaux. Dans le cas où l'objectif est d'augmenter les capacités d'accueil de la faune et de la flore benthique, il faut alors sélectionner des sites de réinjection caractérisés par des contraintes hydrauliques élevées, ce qui permet de ré-engraisser des radiers existants en aval ou de créer de nouveaux radiers. En revanche, dans le cas où l'objectif est de restaurer la dynamique des bancs en les ré-engraissant et d'y favoriser la diversité spécifique, il est alors préférable de sélectionner des sites situés en amont immédiat des bancs à redynamiser. Il ressort également de cette analyse qu’il est nécessaire de favoriser la complémentarité des actions de restauration. C’est notamment le cas lorsqu’une action de réinjection sédimentaire est couplée avec un démantèlement de casiers (ou simplement un élargissement du lit), comme sur le Vieux-Rhône de Péage-de-Roussillon. Dans ce cas, l’élargissement et la diminution inhérente des contraintes de cisaillement favorisent l’alluvionnement et, par conséquent, la création d’habitats biogènes (e.g., bancs, radiers). Au final, ces résultats permettent de fournir des premiers éléments de recommandation en vue d’optimiser la réussite des opérations de réinjection sédimentaire et de redynamisation.