Les observatoires de l’Infrastructure de Recherche OZCAR (Observatoires de la Zone Critique Applications et Recherche, https://www.ozcar-ri.org/) ont été initialement mis en place pour répondre à une question scientifique qui était d’intérêt pour la société. Pour répondre à ces enjeux, un ensemble de variables documentant les conditions météorologiques, l’hydrogéochimie en surface ou dans les aquifères, les flux de surface, les sols, mais aussi l’usage des terres ou les pratiques sont collectées parfois depuis de longues années. Dans le cadre de la science ouverte, ces données sont partagées selon les principes FAIR (Findable, Accessible, Interoperable, Reusable). Mais une question récurrente est l’utilité de la mise à disposition de ces données et l’usage qui peut en être fait par les acteurs des territoires ou les citoyens. On peut mentionner un premier usage des données dans la formation universitaire ou initiale. L’implication de long terme dans les territoires étudiés a aussi permis de nouer des relations durables avec les acteurs de ces territoires : syndicats de bassins, collectivités territoriales, agences de l’eau, ONF, Parcs Naturels Régionaux, associations, agriculteurs, citoyens permettant souvent, mais pas systématiquement, un usage direct des données produites dans l’IR OZCAR par ces acteurs. Les données qualifiées de plusieurs sites de l’IR OZCAR sont ainsi utilisées pour la gestion de l’alimentation en eau potable de plusieurs villes ou communes, des systèmes d’alerte de crues (dans ce cas en temps quasi-réel ou l’analyse a posteriori d’épisodes problématiques, la quantification de la ressource en eau (quantité, qualité), connaitre la qualité des sols, ou suivre des restaurations de zones humides. Néanmoins, soumis à des pressions et à des perturbations dont l’amplitude et la fréquence augmentent, les acteurs des territoires sollicitent de plus en plus les observatoires de la Zone Critique pour obtenir des données, des tendances, des projections qui les accompagneront dans la rédaction de documents réglementaires ou l’aide à la décision, et sont aussi demandeurs de médiation scientifique. Au-delà des données, les décideurs, les élus, les citoyens souhaitent que les scientifiques leur fournissent des synthèses ou des indicateurs plus directement utilisables que les données brutes. Ainsi, ce sont de nouvelles missions et de nouveaux métiers qui émergent : faire des observatoires des lieus de rencontres entre acteurs des territoires et scientifiques, des lieux de co-construction des savoirs et des questions de recherches, d’implication des citoyens dans la métrologie (sciences participatives) pour mieux aider les territoires à répondre aux enjeux d’habitabilité de la Terre.