Les sociétés européennes contemporaines sont marquées par un double mouvement vis-à-vis du racisme. Depuis 1945, le rejet des systèmes totalitaires fascistes et nazis qui reposaient sur l’exclusion voire l’extermination des « races inférieures » les a conduites à placer au sommet de leurs valeurs et de leurs droits fondamentaux la reconnaissance d’une dignité humaine égale pour tous, quelles que soient leurs origines ou leurs couleurs de peau. En France les expressions du racisme comme de l’antisémitisme sont interdites, ainsi que toute discrimination qui s’appuierait sur des motivations liées à l’origine, à la race supposée, notamment. Mais l’ancrage historique du racisme au sein de nos sociétés perpétue stéréotypes et préjugés racistes qui continuent à circuler au sein des institutions, au travers des œuvres culturelles, des médias, des plateformes numériques, etc.
Les enfants sont élevés dans ce double héritage. La socialisation des enfants par lesquels les adultes, leurs parents, leurs proches, l’école, les médias, leur transmettent les normes et valeurs de la société doit leur donner les clés de l’état de droit, l’égalité en droit de tous les humains, de la non existence des races, mais aussi des ravages des idéologies racistes ainsi que de la place des théories racistes dans la culture et l’histoire. La tache est nécessairement complexe. Dans la société multiculturelle française actuelle, les enfants sont cependant particulièrement sensibles aux inégalités et aux enjeux discriminatoires du racisme.