Cette thèse a pour principal objectif l'étude de la structure syllabique de la variété iranienne du persan, le farsi. Elle offre une analyse formelle représentationnelle de la gestion des groupes consonantiques en position initiale, interne et finale du mot. En farsi, un mot ne peut commencer ni par une voyelle ni par un groupe consonantique. En revanche, il peut se terminer par une voyelle ou par une ou deux consonnes. En utilisant le modèle CVCV, je propose d'analyser cette asymétrie en postulant une configuration paramétrique propre au farsi. Selon celle-ci, les Noyaux Vides Finaux sont licenciés et peuvent gouverner. La marge gauche du mot contient un CV initial qui absorbe le Gouvernement émanant de la voyelle suivante. De plus, le Gouvernement Infrasegmental est inactif du fait de l'absence des attaques branchantes. L'analyse des groupes internes de trois consonnes dans certains mots nécessite d'implémenter la théorie à l'interface entre phonologie et morphologie (Kaye 1995). Les groupes initiaux TR sont réparés par anaptyxe (TR → TVR), tandis que les groupes sC reçoivent une prothèse (sC → VsC), suivie d'une épenthèse glottale pour identifier l'Attaque vide initiale. Le choix de la prothèse est dû à la particularité des groupes sC. En termes représentationnels, cette particularité se traduit par l'association de s à une position vocalique à sa gauche. La perte de cette association est compensée par une prothèse. Suivant la théorie de Coda-Miroir, l'effacement des glottales en farsi est analysé comme un cas de lénition en position non-licenciée, précédée d'une métathèse impliquant la glottale en position post-coda interne et la consonne qui la précède.