The Earth still isn't round : artistic practice and a prospective attitude in search of a desirable future
La Terre n'est toujours pas ronde : pratique artistique et attitude prospective en quête d’un futur souhaitable
Résumé
At the end of the Second World War, the philosopher Gaston Berger inaugurated a way of thinking that would enable decision-makers to make informed choices with full awareness of their consequences: prospective. Described as a philosophy of action, prospective is more an attitude than a method, aimed at building a desirable future. I have immersed myself in this philosophical foundation with a view to analyzing its influence on my creative process, on the works that emerge from it, and on how to update work prior to this research, in light of this new theoretical input. Since 2013, my artistic approach has reflected concerns linked to the Anthropocene: the exploitation and depletion of natural resources, consideration for living things and the impact of human activities on the environment. Clay, phytoplankton and deoxyribonucleic acid are the materials that make up my plastic productions and, simultaneously, the subjects of the works on which this analysis is based. My research activity focuses on a collaboration with these materials that goes beyond their use as mediums of plastic expression. They accompany me in an investigation, through artistic practice, of the links between occidental human beings and the earth’s ecosystem as a whole. This study is based on a selection of experiments from my doctoral research fieldwork, which bring these three materials into play in response to the following question: does an argumentation about prospective attitude enable us to inscribe an artistic approach in a « desirable future »?
Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, le philosophe Gaston Berger inaugure une réflexion qui doit permettre aux décideurs d’éclairer leurs choix en toute conscience de leurs conséquences : la prospective. Décrite comme une philosophie de l’action, elle est une attitude avant d’être une méthode, destinée à la construction d’un avenir souhaitable. Je me suis imprégné de ce fondement philosophique dans la perspective d’analyser son influence sur mon processus de création, sur les œuvres qui en découlent et sur la manière d’actualiser des travaux antérieurs à cette recherche, au regard de ce nouvel apport théorique. Depuis 2013, ma démarche artistique reflète les préoccupations liées à l’anthropocène : l’exploitation et la raréfaction des ressources naturelles, la considération pour le vivant et l’impact des activités humaines sur l’environnement. L’argile, le phytoplancton et l’acide désoxyribonucléique sont à la fois les matériaux qui composent mes productions plastiques et, simultanément, les sujets des œuvres sur lesquelles se fonde cette analyse. Mon activité de recherche se concentre sur une collaboration avec ces matières, qui dépasse leur utilisation comme médiums d’expression plastique. Elles m’accompagnent dans une enquête par la pratique artistique sur les liens qu’entretient l’être humain occidental avec l’ensemble de l’écosystème terrestre. Cette étude s’appuie sur une sélection d’expériences extraites de mes terrains de recherche doctorale qui mettent en jeu ces trois matières pour répondre à la problématique suivante : mener une réflexion sur l’attitude prospective permet-elle d’inscrire la démarche artistique dans un « avenir souhaitable » ?
| Origine | Version validée par le jury (STAR) |
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