Depuis 2016, le Maroc connait une hausse spectaculaire du nombre de visiteurs chinois sur son sol. Une tendance qui s’inscrit dans un contexte de rapprochement diplomatique avec la Chine, qui interroge quant à l’évolution du paysage migratoire chinois au Maroc, jusqu’alors discret et limité, symbolisé par l’apparition de commerçants chinois à Casablanca au début des années 2000. L’objectif de cette thèse est de fournir des éléments de compréhension sur les mutations récentes des migrations internationales chinoises dans un contexte marqué par l’émergence de la Chine dans la mondialisation, symbolisé par l’apparition des nouvelles routes de la soie. À travers une approche localisée dans l’un de ces nouveaux pôles migratoires, Casablanca et son quartier chinois de Derb Omar, nous proposons de mettre en évidence comment ces dynamiques opposées de la mondialisation s’intriquent et participent à la transformation des territoires et des sociétés. Dans le même temps, cette recherche montre la capacité de ces entrepreneurs-migrants à adapter leurs stratégies aussi bien aux opportunités offertes par la mondialisation « par le bas » que « par le haut », ainsi que leur rôle dans l’articulation et la diffusion de ce processus. Une lecture des migrations au prisme de la mondialisation qui permet de mieux comprendre les facteurs et les processus qui sous-tendent les dynamiques spatiales des migrations chinoises contemporaines ainsi que les formes sociospatiales auxquelles elles sont associées. Cette thèse s’appuie sur des enquêtes de terrain réalisées entre 2014 et 2018 à Casablanca au Maroc, qui ont donné lieu à la réalisation d’entretiens en mandarin avec les acteurs chinois, d’observations participantes et de relevés de terrain sur les activités chinoises au Maroc.