Community workers training: the emergence and structuring of a market between private and public actors
La formation d’animateur professionnel : émergence et structuration d’un marché entre acteurs privés et publics
Résumé
The world of animation appeared at the end of the 19th century with the holiday camps (Houssaye, 1989). Until the end of the Second World War, those involved in animation kept an occasional activity in parallel with the school. The militant movements have built-up this sector of
activity and today attributes four main missions to popular education: (1) awareness-raising, (2) emancipation, (3) empowerment and (4) social and political transformation (Maurel, 2010). Social values carried by committed actors thus structure the world of animation. From the end of the 1960s onwards, a process of professionalization began, but it remains difficult to identify. Researchers have described it as slow (Mignon, 1998), unfinished (Lebon, 2009) or even impossible (Bordes, 2008). This research aims to analyze the professionalization of animation by focusing on qualifications. While the development of professional diplomas sheds light on the professionalization of the initial stakeholders in the field of youth animation, i.e., the associa-
tions of popular education, it is also accompanied by the arrival of new stakeholders such as universities, cluster of local public educational institutions (GRETA: groupement d’établissements publics locaux d’enseignement), and companies. The transformations in the training of professional animators, combined with the multiplication of actors, lead to the progressive structuring of a market. In other words, this thesis questions about the relationship between the process of professionalization and the structuring of the market for the training of professional Community workers. In order to analyze the way in which animation actors organize this market, the thesis is displayed in five parts. The first part introduces the theoretical framework: built from an interactionist perspective (Becker, 1988), it aims to define the outline of the animation world and propose an analysis in terms of a market (François, 2005). The second part discusses the empirical approach, which combines several methodologies: a cartographic perspective, a questionnaire conducted on a national scale and fifty-seven semi-structured interviews with three contrasting territories. The third part proposes a social history of youth worker training in order
to understand the emergence and structuring of diplomas. The fourth part of the thesis analyses three training markets in order to define the local modes of regulation (Paris, Grenoble and Toulouse). Finally, a fifth part compares these three cases. The results show that these local
markets have specific characteristics and adopt differentiated modes of regulation: (1) externalized regulation (2) self-regulation and (3) chaotic regulation.
Le monde de l’animation apparaît à la fin du XIXe siècle avec les colonies de vacances (Houssaye, 1989). Jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale, les acteurs de l’animation conservent une activité occasionnelle en parallèle de l’école. Les mouvements militants construisent ce secteur d’activité et s’attribuent aujourd’hui quatre missions principales autour de l’éducation populaire : (1) la conscientisation, (2) l’émancipation, (3) l’augmentation du pouvoir d’agir et (4) la transformation sociale et politique (Maurel, 2010). Des valeurs sociales portées par des acteurs engagés structurent ainsi le monde de l’animation. À partir de la fin des années 1960, un processus de professionnalisation s’enclenche, mais il reste toutefois difficilement identifiable. Des chercheurs le qualifient d’ailleurs de « lent » (Mignon, 1998), d’« inachevé » (Lebon, 2009) ou encore d’« impossible » (Bordes, 2008). Cette recherche vise à analyser la professionnalisation de l’animation en s’intéressant aux diplômes. Si le développement des diplômes professionnels éclaire la professionnalisation des acteurs initiaux de l’animation que sont les associations d’éducation populaire, il s’accompagne également de l’arrivée de nouveaux acteurs à l’instar des universités, des Greta et des entreprises. Les transformations de la
formation d’animateur professionnel articulées à la multiplication des intervenants conduisent à la structuration progressive d’un marché. En d’autres termes, cette thèse interroge le rapport entre le processus de professionnalisation et la structuration du marché de la formation
d’animateur professionnel.
Afin d’analyser la manière qu’ont les acteurs de l’animation d’organiser ce marché, la recherche est présentée en cinq parties. Une première présente le cadre d’analyse : construit dans une perspective interactionniste (Becker, 1988) qui vise à préciser les contours du monde de l’animation et à proposer une analyse en termes de marché (François, 2005). Une deuxième partie revient sur la démarche empirique qui articule plusieurs méthodologies : une démarche carto-
graphique, un questionnaire mené à l’échelle nationale et cinquante-sept entretiens semi-directifs portant sur trois territoires contrastés. La troisième partie propose une sociohistoire de la formation d’animateur afin d’appréhender l’émergence et la structuration des diplômes. La quatrième partie de la thèse analyse trois marchés de la formation afin de caractériser les modes de régulation locaux (Paris, Grenoble et Toulouse). Enfin, une cinquième partie compare ces trois cas. Les résultats montrent que ces marchés locaux comportent des caractéristiques spécifiques et adoptent des modes de régulation différenciés : (1) régulation externalisée, (2) autorégulation et (3) régulation chaotique.
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