Ad Coronam, Monumental paintings and cult of saints in the XIrst century at Saint-Savin-sur-Gartempe
Ad Coronam, Peintures monumentales et culte des saints au XIe siècle à Saint-Savin-sur-Gartempe
Résumé
The abbeychurch of Saint-Savin-sur-Gartempe (XIth century), whose murals were studied
and studied again since their discoveries in the XIXth century, contains yet three
hagiographic cycles whose bad state of preservation explains the lack of interest
manifested by researchers. Thanks to stratigraphic statements of these unknown murals, we
are now able to identify each scene and include them into a large study about hagiographic
pictures of the church. While reconstructing their own edifice, the Benedictine monks of
Saint-Savin use images to promote their institution showing their identity via their relic
revendications. The hagiographic ones are included in a liturgical program mainly focused
on the Septuagésime in preparation of Easter. This liturgical discourse is also linked to
monastic life’s exegesis as the stadium competition defined by St Paul, whose
accomplishment for the monks, new martyrs, is to receive the crown of Life. In the context
of the global painted story of Redemption, this shows the spirituality developed by a
community that uses saints to manifest their reformative spiritual impulse while
reconstructing the walls of their abbeychurch.
Étudiées et réétudiées sans cesse depuis le XIXe
siècle, les peintures murales de SaintSavin-sur-Gartempe (XIe
siècle) conservent trois cycles hagiographiques dont la mauvaise
conservation a retardé l’étude. À la faveur de campagnes de relevés stratigraphiques
successives, des scènes longtemps inconnues sont maintenant exploitables dans le cadre
d’une étude générale sur les images hagiographiques de l’édifice. Celles-ci, tout en
reflétant les revendications propres de l’abbaye qui se reconstruit, s’inscrivent au sein d’un
programme liturgique centré sur la Septuagésime et la préparation à la fête de Pâques.
Cette préparation à Pâques rejoint l’exégèse de la vie monastique elle-même comme course
du stade à l’issue de laquelle le moine, nouveau martyre, est invité à recevoir la couronne
de vie. Ce faisant les images hagiographiques, inscrites au sein d’un programme peint plus
vaste portant sur l’économie du Salut, témoignent de la spiritualité d’une communauté qui
se réforme et qui, tout en reconstruisant les murs de son église, manifeste un élan spirituel
réformateur à travers les saints qu’elle porte sur les autels.