L'objectif de cette thèse est de mettre en perspective les approches nationales de la formation et de l'emploi des jeunes par une comparaison du système d'enseignement supérieur et de la transition professionnelle des étudiants en France et en Corée du Sud. Les contextes éducatifs des deux pays montrent certaines caractéristiques communes concernant la hiérarchie scolaire des filières et l'influence du diplôme sur le premier emploi, tandis qu'il existe des différences en matière d'accès à l'enseignement supérieur : le modèle français caractérisé par la spécialisation précoce, et le modèle coréen représenté par l'examen standardisé. Dans ce contexte, nous avons mené une étude qualitative pour comprendre le rôle des stages des étudiants dans leurs choix d'orientation et leurs identités professionnelles, ainsi que la relation implicite de ce processus avec le déterminisme social ou les opportunités de choix par l'éducation. Notre recherche empirique a adopté une méthode biographique décrivant des récits d'expérience de stage à partir d'entretiens semi-directifs menés avec 21 étudiants français et coréens. Selon les résultats de l'analyse, la satisfaction des étudiants en stage et leurs perspectives sur les trajectoires professionnelles sont étroitement liées à leur parcours scolaire dans les deux pays comparés. En revanche, les étudiants français et les étudiants coréens montrent des attitudes différentes à l'égard des choix professionnels et des processus psychosociaux qui constituent leurs projets professionnels. En mettant en évidence la réalité et les choix des étudiants par rapport à la question d’être et de faire dans leur vie active, notre analyse propose que l'enseignement supérieur doit s’intéresser davantage aux compétences transférables et aux capacités d'adaptation des étudiants dans le marché du travail en évolution rapide, sans les restreindre à des systèmes éducatifs rigides et à des fonctions fixes.