L’archipel mélanésien du Vanuatu est composé d’une multitude d’îles. L’une d’entre elles, située dans le Nord-Est, se nomme Pentecôte. Sur cette île, les activités des femmes et celles des hommes sont bien séparées dans la vie quotidienne, comme lors des cérémonies. Les danses aussi sont exécutées soit par les femmes, soit par les hommes, soit ensemble, mais en groupes séparés. Ce travail est consacré essentiellement à la musique des femmes de l’île. La première partie, d’un caractère ethnographique, intitulée « La musique dans le cycle de la vie », décrit le contexte socioculturel des deux sociétés, Nord et Centre de Pentecôte, en mettant l’accent sur les musiques qui marquent les moments importants de la vie des habitants. Ces descriptions résultent des observations de terrain de l’auteur. La deuxième partie est consacrée aux analyses musicales ayant pour but de découvrir les logiques de cette musique dont la théorie n’est pas explicite. Les analyses sont effectuées par genre musical correspondant aux occasions socioculturelles. Elles se fondent sur un corpus de quarante-trois exemples musicaux, enregistrés sur un CD joint à ce travail et transcrits. Ces analyses se concentrent sur les échelles, les intervalles, les structures, puis les rythmes. Enfin, la dernière partie est consacrée au rôle de la musique dans les échanges cérémoniels. Un parallèle est ainsi établi entre la musique et la monnaie traditionnelle sous forme de nattes rouges, produites exclusivement par les femmes. La musique régit par les droits de propriété, possède ainsi un aspect économique qui est étudié ici.