L’oasis marocaine de Figuig est une oasis à palmeraie irriguée par des sources artésiennes via un réseau d’irrigation gravitaire traditionnel. On y observe simultanément deux dynamiques, relayées par les institutions locales et nationales, de protection du patrimoine et de développement économique local. La problématique de cette thèse se fixe comme objectif d’établir les conditions et les manières dans lesquels développement local et préservation du patrimoine peuvent se concilier dans les projets et dans les faits sur un même territoire. Un ensemble de méthodes géomatiques (photo-interprétation diachronique, extraction de contours assistée par un logiciel orienté objet, analyses statistiques et spatiales) ont été mobilisées pour établir les modalités qui ont permis à la palmeraie traditionnelle de se maintenir. Les résultats de ces analyses couplées à des enquêtes auprès des acteurs locaux nous ont permis de conclure que l’isolement qu’a connu l’oasis –compensé par le rôle de la diaspora- a joué un rôle important dans la sauvegarde de la palmeraie, cette dernière s’explique également par des modalités traditionnelles d’adaptation de la gestion de l’eau et de la conduite des cultures aux conditions environnementales et sociales locales. Une approche en termes de «Forces Faiblesses Opportunités Menaces», a permis de mettre en lumière les dynamiques sociales sur lesquelles les deux politiques de développement et de préservation vont pouvoir s’appuyer. Ces analyses ont mis en évidence que la concomitance temporelle des deux politiques de préservation et de développement est une bonne opportunité pour appréhender chacun des éléments mis en jeu sous son double aspect : ressources pour le développement et élément patrimonial à préserver.