La France est un pays riche, de tradition égalitaire et surtout pratiquant un haut niveau de redistribution. Avec 31,1% de son PIB consacrés aux dépenses sociales en 2020, elle est en tête des pays de l’OCDE de ce point de vue : 20% en moyenne, contre 25,4% en Allemagne ou 18,2% aux États-Unis (OCDE). Acquis des Trente Glorieuses, le champ des politiques sociales y est particulièrement étendu. La Sécurité sociale, majoritairement à base assurantielle, couvre les principaux risques de l’existence : maladie, vieillesse, chômage, dépendance... La pauvreté n’est pas identifiée comme un risque en elle-même. D’où l’application d’un principe assistanciel à cet endroit, c’est-à-dire non contributif et financé par l’impôt, un principe sur lequel repose plus généralement la lutte contre les exclusions. Que ce soit par des prestations monétaires ou des services publics (accueil, équipements…), l’État-providence dans son ensemble atténue les différences de revenus et leurs conséquences. La pauvreté n’en demeure pas moins un phénomène persistant dont les formes sont évolutives.