En tant que directeur de collection aux PUG, j’ai accompagné le travail d’écriture de deux élus qui souhaitaient témoigner sur leur engagement au moment où ils mettaient un terme à leur carrière politique. Je profite de l’expérience de ce compagnonnage d’écriture et d’édition pour participer aux questionnements qui sont posés dans l’ouvrage piloté par Christian Le Bart et Eric Treille sur les modes de production, les contenus et les effets des livres politiques. Les essais autobiographiques éclairent les mises à l’épreuve de l’exercice du pouvoir. Cette focale littéraire ouvre ici des perspectives sur la terra incognita de la démocratie sensible, au sens où ces témoignages sont nourries de joies et de déceptions, de doutes, de blessures et d’enthousiasmes qui sont peu documentées dans les travaux de sciences sociales. L’analyse procède en deux temps : d’abord le chemin que les auteurs ont emprunté pour raconter leur façon de faire de la politique, ensuite l’opération à cœur ouvert sur des mécanismes du désenchantement et du réenchantement en politique. Au fil des pages, les confessions des deux élus donnent des informations précieuses sur ces deux versants de la politique que sont l’impuissance et l’émerveillement.