Marseille. Spécialisée en droit international de l'environnement, elle a publié de nombreux ouvrages et dirigé plusieurs recherches collectives dans ce domaine ; elle a été également appuyé les négociateurs français dans la préparation de la COP 21 et été experte auprès de l'Unesco sur les principes éthiques relatifs aux changements climatiques. Pourquoi, en début de carrière, avez-vous fait le choix du CNRS plutôt que de l'Université ? Diplômée de Sciences Po Aix en relations internationales, après ma thèse spécialisée en droit international de l'environnement, j'ai souhaité faire une carrière dans l'enseignement supérieur et la recherche. J'ai donc candidaté à plusieurs concours et la même année. J'ai été recrutée comme maître de conférences en droit public et quelques mois plus tard comme chercheuse au CNRS. Ma préférence allant vers la recherche, j'ai opté pour le poste au CNRS plutôt que celui de maître de conférences, dont j'ai démissionné. Je pense qu'une autre des raisons de ce choix était mon admiration pour Alexandre Kiss, qui était le seul directeur de recherche au CNRS que je connaissais à l'époque en droit. J'avais beaucoup lu ses écrits, il avait fait des choses passionnantes, il était un peu mon modèle. Toute ma trajectoire professionnelle s'est faite au sein du CNRS. À plusieurs reprises, j'ai eu la possibilité, pour avancer plus rapidement dans ma carrière, de basculer sur un poste de professeur d'Université, mais j'ai préféré rester au CNRS. Au fond, j'aime cette institution et la liberté qu'elle offre, ainsi que la confiance qu'elle place dans les chercheurs, et par-dessus tout, j'aime passionnément mon métier. Quelle est la recette pour concilier une belle reconnaissance de l'activité de recherche, aux niveaux national et international, et une légitimité forte au sein du monde universitaire ? J'aime faire mes recherches, être seule face à mon ordinateur et mes livres mais c'est assez aride et je ne pourrais pas faire ça tout le temps. J'ai besoin de la relation avec les autres. J'ai