La notion de communauté épistémique désigne les canaux par lesquels de nouvelles idées circulent des sociétés vers les gouvernements, et d’un pays à l’autre. Elles sont définies par Peter Haas comme des « réseaux de professionnels ayant une expertise et une compétence reconnues dans un domaine particulier qui peuvent faire valoir un savoir pertinent sur les politiques publiques du domaine en question » (Haas, 1992b, p. 3). Initialement forgée dans l’analyse des relations internationales pour déterminer l’influence des réseaux d’experts et expertes sur les positions des États dans les différentes arènes de négociation, la notion de communauté épistémique a désormais trouvé une place particulière dans le champ des politiques publiques. Deux facteurs peuvent l’expliquer : d’abord, des réseaux de ce type existent tant aux niveaux nationaux que locaux (Rose, 1991, p. 16) ; leur développement répond par ailleurs au besoin de mieux appréhender l’action publique dans ses transformations actuelles qui recouvrent à la fois des dynamiques d’internationalisation et de transnationalisation des politiques nationales et/ou locales, et une complexité croissante de la décision, tant au niveau des problèmes à résoudre que des interactions entre les acteurs et les niveaux de gouvernement.