Depuis la publication des Cartulaires de la vallée d'Ossau par Pierre Tucoo-Chala en 1970, l'idée d'une communauté d'hommes libres dotée d'une grande autonomie d'action et dégagée de l'emprise féodale est profondément ancrée concernant un pan de l'histoire de cette vallée montagnarde du Haut-Béarn. S'il est trop long et hors de propos de décortiquer les ressorts idéologiques et historiographiques qui ont contribué à asseoir un tel tableau, il est en revanche important de souligner combien la nature de la documentation a également joué un rôle à cet égard. Passée cette mise au point, les cartulaires d'Ossau sont sollicités pour identifier les acteurs des démarches et procédures des Ossalois en matière de pastoralisme, ceci afin d'évaluer le rôle de chacun. Ce faisant, il apparaît que l'aristocratie a pris sa part sur cette question, au même titre que les autres chefs de maison de la vallée. Partageant des intérêts communs, tous les Ossalois ont parfois agi ensemble. Cette convergence n'a toutefois pas empêché que, dans le même temps, des intérêts divergents se fasse jour : la montagne était une source de revenus seigneuriaux et tous les pâturages n'appartenaient pas en indivision aux communautés villageoises.