Cette contribution s'attache à appréhender la CTM, 2006, par le biais de ses dispositions relatives au bien-être portuaire des gens de mer et à la plainte à traitée à terre, modalité de contrôle de l'application de la convention relevant des responsabilités de l'Etat du port. L'intérêt de cette entrée est de montrer en quoi la CTM, 2006, au-delà d'une compilation réactualisée des normes maritimes antérieures de l'OIT, renouvelle notre perception de l'escale portuaire, à la fois moment clé d'une approche qualitative du repos du marin, pour une meilleure sécurité maritime, et moment d'expression des difficultés sociales rencontrées dans l'exécution de sa prestation de travail (salaires impayées...). Les acteurs du bien-être contribuent à la connaissance de ce qui se passe dans l'huis-clos formé par le bord, au travers du contact privilégié qu'ils ont avec les marins. Confrontés à des situations de crise, comme l'abandon d'équipages, ils ont su, aux côtés des acteurs syndicaux et des administrations concernées, générer des solutions originales, qui rencontrent aujourd'hui un écho institutionnel. La question de la place de ces acteurs dans les nouvelles procédures organisées par la CTM, 2006, est posée.