Cet article revient sur le travail d'énonciation et de cadrage du territoire observé dans plusieurs grandes villes françaises. Par là, il s'agit de montrer que la réflexivité est une dimension nécessaire de l'action municipale qui suppose de produire une interprétation du territoire comme un espace spécifique de ressources à organiser et à promouvoir. L'article décrit alors la forme plus consensuelle, collective et participative prise aujourd'hui par ce travail. Ensuite, il s'emploie à comprendre les effets de ce travail en insistant notamment sur la mobilisation de la société locale. Mais force est de constater que l'agrégation d'intérêts autour de l'action publique n'équivaut pas systématiquement à une adhésion aux autorités politiques. L'article introduit alors une distinction analytique entre les " coalitions de gouvernement " et les " coalitions électorales ".